Un programme de stages dans une forêt modèle met en valeur le réseautage international

décembre 11, 2002 | Written BY : admin_test

En juin 2000, une petite délégation d’enseignants et d’étudiants du Manitoba se sont rendus à Windsor, en Ontario, pour présenter leur projet Internet sur le papillon monarque (Danaus plexippus) lors du Sommet annuel de l’Organisation des États américains (OAE). À cette occasion, les membres du groupe ont rencontré Lloyd Axworthy, alors ministre des Affaires étrangères du Canada, et Rosario Green, son homologue mexicain, à qui ils ont expliqué qu’ils avaient recours à l’Internet pour « parler » avec des écoliers du Mexique de leurs expériences liées au papillon monarque. Pour Angela Bidinosti, coordonnatrice du projet, cette rencontre – imprévue mais grandement appréciée – a parachevé les travaux qu’elle a menés pendant ses cinq mois de stage à la Forêt modèle du papillon monarque.

Bidinosti et son mari, Lance Letain, ont suivi le programme de stages de la Forêt modèle du papillon monarque de novembre 1999 à mars 2000. « Nous sommes partis à vélo de l’Alaska pour nous rendre au Mexique où nous avions l’intention d’offrir nos services comme bénévoles », expliquent-ils. « Lorsque nous avons entendu parler de ce programme de stages (d’un ami de l’Université du Manitoba), ça nous a semblé une bonne occasion à saisir. » Pour savoir comment prendre part au programme, Bidinosti s’est adressée à Mike Waldram, directeur général de la Forêt modèle du Manitoba, dont elle avait fait la connaissance alors qu’elle rédigeait son mémoire de maîtrise sur les dimensions sociales des forêts modèles.

Durant leur séjour au Mexique, qui coïncidait avec l’hivernage du papillon monarque, Bidinosti s’est occupée de la traduction et de la rédaction de documents, a fourni des conseils sur des projets d’écotourisme local et aidé à la mise en oeuvre du projet scolaire sur Internet Manitoba-Mexique. Quant à Letain, son travail consistait à analyser les pratiques en matière de gestion des déchets dans les sanctuaires du Monarque et à proposer des idées et des programmes susceptibles de les rendre plus acceptables sur le plan environnemental.

Outre l’équipe formée par les époux, quatre autres Canadiens ont fait un stage à la Forêt modèle du papillon monarque depuis le début du programme en 1999. Lancé dans le cadre du programme Jeunesse internationale, initiative de plus grande envergure financée par Développement des ressources humaines Canada, le programme de stages de la forêt modèle est administré par la société Earthbound Environmental, de Winnipeg. Ce programme profite non seulement aux stagiaires eux-mêmes, mais aussi à la Forêt modèle du papillon monarque et à la Forêt modèle du Manitoba, qui ont signé une entente de partenariat.

Selon Waldram, le programme de stages n’est pas très coûteux et il procure un grand nombre d’avantages. D’abord, il offre aux bénévoles de la Forêt modèle du Manitoba l’occasion de prendre part à des activités internationales, il attire l’attention des médias et permet aux hauts fonctionnaires de prendre davantage conscience des activités menées par les forêts modèles. « Il nous aide aussi à former de nouveaux partenariats », dit-il. « Par exemple, nous venons d’en former un avec le Living Prairie Museum de Winnipeg en vue de lancer une campagne de sensibilisation du public sur le papillon monarque et d’inciter les instances internationales à s’engager à préserver l’habitat du Monarque au Canada comme à l’étranger. »

En outre, les stagiaires font souvent office de facilitateurs entre les forêts modèles. Au cours de l’hiver 1999-2000, Bidinosti a été la principale agente de liaison entre Waldram et Benigno Salazar, directeur exécutif de la Forêt modèle du papillon monarque. « [Les directeurs des forêts modèles] tentaient d’élaborer un certain nombre de propositions communes; je devais donc donner, en espagnol, les explications voulues aux représentants de la Forêt modèle du papillon monarque, puis rapporter à Mike [Waldram] ce qu’ils avaient rédigé et aider à traduire les textes », indique-t-elle. Bidinosti a également fourni de l’information à l’équipe du Manitoba au sujet de projets en vigueur depuis quelques années.

L’année suivante, une autre stagiaire, Kim Hirose, diplômée en études politiques de l’Université du Manitoba, a joué un rôle semblable. Comme Bidinosti, elle s’est occupé des traductions, de l’interprétation et de la liaison; à ce dernier titre, elle a élaboré une proposition de projet de reboisement et d’agroforesterie pour le compte de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

Bien que ces stagiaires aient eu à relever bon nombre de défis — les obstacles linguistiques, les différences d’attitudes culturelles et les heures d’emploi des ordinateurs limitées étant parfois sources de frustration — dans l’ensemble, leur expérience est positive. Ainsi, Bidinosti a apprécié avoir la possibilité de mieux connaître la culture locale et de voyager dans la région. « J’ai beaucoup appris sur les papillons monarques, leur migration et la nécessité de préserver leur habitat. » Depuis leur retour au Canada, elle et Letain ont fait diverses présentations publiques pour partager leur expérience et mieux faire connaître les efforts qui sont consentis pour assurer la protection du papillon monarque.

Tous deux ont tiré des leçons de leur expérience avec l’équipe mexicaine. « Cela m’a véritablement ouvert les yeux de constater comme ces gens-là travaillent dur », affirme Bidinosti. Et son mari d’ajouter : « Benigno, Marcos et Anna sont les gens les plus consciencieux avec lesquels il m’a été donné de m’associer. Ils travaillent inlassablement et sans jamais dévier de leur objectif; leur exemple a très certainement un effet marqué sur les collectivités de la région de la Forêt modèle du papillon monarque. »

Se fondant sur leurs propres expériences, les anciens stagiaires recommandent que d’autres forêts modèles lancent des programmes semblables. « Le Secrétariat du Réseau international de forêts modèles (SRIFM) encourage les échanges de ce genre entre et parmi les forêts modèles », ajoute Fred Johnson, directeur exécutif du SRIFM.

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