Cameroun: les micro-organismes révolutionnent la productivité agricole

décembre 04, 2017 | Written BY : admin_test

Depuis 2013, le Réseau africain des forêts modèles (RAFM), en collaboration avec des partenaires, produit des engrais bilogiques à base de micro-organismes mycorhiziens. Commençant par un centre de production de bio-engrais à Abong-Mbang, au Cameroun oriental, cette entreprise sociale verte a augmenté la sécurité alimentaire, la résilience aux changements climatiques et le développement économique communautaire pour les parties prenantes locales et cherche maintenant à s’étendre à d’autres régions du pays.

Les intrants chimiques à l’origine de l’infertilité du sol

Au Cameroun, l’utilisation d’engrais chimiques est le principal moyen pour les agriculteurs d’accroître la production agricole. Cependant, les coûts élevés des intrants créent des problèmes d’accès pour les agriculteurs à faible revenu. De plus, la surexploitation des produits chimiques est, à long terme, une menace pour l’environnement et la sécurité alimentaire, autant à cause du manque de formation des agriculteurs à la manipulation des produits chimiques qu’à l’acidité des sols ferralitiques qui finissent par devenir infertiles.

La production de bio-engrais est une réponse aux problèmes d’accès aux intrants pour les petits producteurs. Il est également nécessaire de développer des intrants non polluants compatibles avec les certifications biologiques des grands producteurs.

Les autres avantages sont d’aider à résoudre les problèmes d’adaptation au changement climatique, de fertilité des sols, d’accès limité aux terres arables, d’optimisation de la production agricole et de préservation de leur cadre de vie.

Résultats passionnants, demande croissante

Le projet de bio-fertilisation a impliqué 2000 petits producteurs des Forêts Modèles de Campo Ma’an et de Dja et Mpomo, qui ont bénéficié d’une formation à l’utilisation des intrants produits localement.

Dans cette phase initiale, le nombre de ménages produisant suffisamment de denrées alimentaires pour répondre à leurs propres besoins tout au long de l’année, ou produisant suffisamment d’excédents pour être vendus, est passé de 38% à 78%. Le nombre d’agriculteurs qui ont eu du mal à atteindre leurs objectifs de récolte a été réduit de 22% à 3%.

Sur la base de ces résultats excitants, le Centre a augmenté sa production, de 200 kg entre mars à août 2014 à 2 tonnes entre septembre et novembre de la même année. La demande des associations d’agriculteurs, des particuliers et des producteurs agro-industriels était en hausse.

Une augmentation de la demande des producteurs agricoles dans d’autres régions du Cameroun, comme l’indique la publication agricole La Voix du Paysan, a permis au ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (MINANDER) d’encourager les partenaires privés à mettre en place des engrais organiques usines de production.

Depuis 2014, le Réseau Africain de Forêts Modèles n’a cessé de promouvoir le projet dans les forums régionaux, les ateliers et les conférences. En conséquence, les pays voisins, tels que le Sénégal, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la République centrafricaine et le Nigéria, ont manifesté leur intérêt pour le développement de leurs propres centres de bio-fertilisation.

À cette fin, l’AMFN a facilité le développement d’une proposition de projet conjointe Sénégal-Cameroun en vue de promouvoir davantage l’adoption, le contrôle et la vulgarisation des techniques de production agricole basées sur les mycorhizes. L’AMFN espère toujours recevoir le feu vert pour ce projet. Pendant ce temps, la demande nationale et transfrontalière demeure intacte.


Les ODD dans cette histoire
#1 Pas de pauvreté
#2 Faim Zéro
#5 Égalité des genres
#8 Travail décent et propspérité économique
#9 Industrie, Innovation & Infrastructure
#10 Inégalités réduitess
#12 Consommation et production responsables
#13 Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
#15 Vie terrestre

 


Expansion basée sur la bio prévue à mesure que de nouveaux partenaires se joindront à l’AMFN

Dans le cadre du Projet d’investissement et de développement agricole (PIDMA) de la Banque mondiale, une première commande de 21 tonnes de bio-engrais a été livrée aux coopératives de projet en 2017. 30 tonnes supplémentaires sont en commande pour mars 2018.

Outre les résultats impressionnants de la fertilité des sols et de la production alimentaire, avec les dernières estimations du PIDMA indiquant une augmentation de la productivité de 50%, le Centre fournit également des emplois: environ 30 personnes, dont 60% de femmes et plus de 80% de jeunes.

Le Centre de Bio-engrais d’Abong-Mbang prévoit produire 50 tonnes de produits en 2018, afin de bénéficier à un nombre encore plus important de producteurs agricoles au Cameroun. Une diversification en bio-pesticides et bio-insecticides est également prévue.

Le projet a été initialement soutenu par CUSO International à travers le projet B-ADAPT Ecoagricultural Enterprise pour l’adaptation au changement climatique (2013-14), un projet intégré dans lequel les volontaires de Cuso International ont travaillé avec les communautés pour les aider à relever les défis du changement climatique.

Les Forêts Modèles de Campo-Ma’an et de Dja et Mpomo, ainsi que le RAMF, ont joué un role-clef dans le développement de partenariats et l’élargissement des marchés pour les techniques de production agricole de micro-organismes. En organisant des formations, en coordonnant avec des organisations de la société civile, des ONG et des prêteurs privés de microcrédit, le projet a permis de renforcer les capacités, de sensibiliser et d’influencer les politiques nationales en matière de développement rural et d’innovation agricole.

Publié le 4 Décembre 2017

Cette histoire est un suivi d’une histoire publiée en Avril 2015

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